Dr Rabie Chendoudi Cardiologue
Une crise cardiaque (infarctus du myocarde) a lieu quand la circulation du sang dans les artères du cœur (artères coronaires) est tout d’un coup fortement diminuée ou tout à fait bloquée.
Les artères coronaires sont des petits vaisseaux sanguins qui recouvrent le cœur comme une couronne. Elles apportent du sang riche en oxygène au muscle du cœur (myocarde). Les artères coronaires permettent donc au cœur de fonctionner.
Une artère peut se boucher progressivement. On parle d’artériosclérose, d’athérosclérose ou d’athéromatose.
L’athérosclérose est due à des dépôts de graisse (plaques d’athérome) et à la calcification de la paroi des vaisseaux sanguins. Le sang circule alors moins bien dans l’artère et le muscle cardiaque reçoit trop peu d’oxygène. Ce manque d’oxygène peut endommager les cellules du muscle du cœur et se manifester par une douleur dans la poitrine.
Une crise cardiaque peut avoir des conséquences graves. Appelez votre médecin ou le 112 si vous pensez à une crise cardiaque.
Les maladies qui touchent le cœur et les vaisseaux sanguins (maladies cardiovasculaires), en particulier les crises cardiaques (infarctus), sont la principale cause de décès en Belgique.
Chaque année, environ 20 000 Belges font une crise cardiaque1. Un peu moins d’1 personne sur 4 en meurt.
Certaines personnes ont plus de risque d’avoir une crise cardiaque. Il s’agit
Le risque augmente aussi avec l’âge. Au moment d’une première crise cardiaque, 3 hommes sur 4 ont plus de 55 ans.
Le plus souvent, une crise cardiaque (infarctus) provoque une douleur, une gêne, une sensation d’oppression ou de serrement dans la poitrine. Cette sensation :
Une crise cardiaque (infarctus) peut aussi provoquer :
Parfois, ces plaintes sont si angoissantes qu’elles déclenchent une crise de panique.
Une crise cardiaque peut avoir lieu sans ressentir de douleur ou de gêne typique dans la poitrine. C’est plus souvent le cas chez :
Si vous êtes inquiet au sujet de votre cœur, ou si une personne de votre famille souffre d’une maladie du cœur ou des vaisseaux (maladie cardiovasculaire), parlez-en à votre médecin.
Vivez sainement. Pour diminuer votre risque de développer de l’athérosclérose au niveau de vos artères coronaires ou d’avoir une crise cardiaque (infarctus), vous pouvez :
Vous trouverez plus d’informations dans le guide sur l’évaluation du risque cardiovasculaire.
On ne reconnaît pas toujours les symptômes d’une crise cardiaque. Parfois, on a mal à l’estomac ou on sous-estime la douleur. Du coup, l’aide médicale arrive trop tard.
Si vous pensez à une crise cardiaque, appelez tout de suite votre médecin ou le 112 (service d’urgence).
Vivez sainement.
Pour maintenir un mode de vie actif, il est utile de se faire accompagner. Dans certaines communes, il existe une possibilité de faire du sport sur ordonnance (voir rubrique ‘En savoir plus ?’).
Si votre médecin généraliste pense que vous faites une crise cardiaque, il appelle immédiatement le service d’urgence.
L’électrocardiogramme est un enregistrement de l’activité électrique du cœur. Des électrodes sont fixées sur les poignets, les chevilles et la partie gauche de la poitrine.
Votre médecin généraliste réalise un électrocardiogramme dès que possible. Souvent ce sont les ambulanciers ou le médecin urgentiste qui le font dès leur arrivée.
Le manque d’oxygène peut endommager les cellules du muscles du cœur. Dans ce cas, un des constituants de ces cellules, les troponines, passent dans le sang. Une prise de sang permet de doser ces troponines et donc d’évaluer si le muscle du cœur est endommagé.
Si, sur base de l’électrocardiogramme et de l’analyse sanguine, le médecin soupçonne une obstruction d’une artère coronaire, une coronarographie peut être réalisée.
Cet examen permet d’avoir une idée de l’état des artères coronaires. Le médecin introduit un fin tube (cathéter) au niveau de l’aine ou du poignet, après une anesthésie de l’endroit où il va piquer. Cela permet d’injecter un produit de contraste qui permet alors de visualiser les artères coronaires.
Une aide médicale rapide est essentielle pour :
Votre médecin généraliste ou le médecin urgentiste peut réaliser un électrocardiogramme (ECG) (voir plus haut).
En cas de crise cardiaque, vous pouvez recevoir :
Le traitement dépend, entre autres, du temps écoulé depuis le début de l’infarctus. Il peut s’agir
Le médecin peut donner un médicament pour dissoudre le caillot qui bouche l’artère coronaire (thrombolyse). Ce médicament doit être administré dans les 2 heures après le début de vos plaintes. Ce traitement peut cependant causer une hémorragie.
Pendant la coronarographie, le médecin peut introduire un petit ballon et le guider jusqu’à l’artère coronaire rétrécie. Le ballon est alors gonflé pour élargir la zone rétrécie (angioplastie). Ensuite, il insère généralement un petit tube grillagé (stent). Cela permet de maintenir l’élargissement de l’artère.
Dans certains cas, un pontage est nécessaire. Il s’agit d’une opération pour réaliser un pont de communication pour contourner le rétrécissement de l’artère. On utilise une veine ou une artère pour réaliser ce pont.
Après la crise cardiaque (infarctus), on vous propose un programme de rééducation cardiaque. Plusieurs professionnels de la santé vous accompagnent. Ils vous apprennent à connaître vos limites et à les dépasser. Ils vous donnent des conseils pour adapter votre mode de vie si nécessaire.
Généralement, vous quittez l’hôpital avec plusieurs médicaments :
Ces médicaments et un changement de votre mode de vie diminuent le risque d’une nouvelle crise cardiaque. La plupart des médicaments doivent être pris toute la vie.
Si vous avez eu une crise cardiaque, un·e kinésithérapeute spécialisé·e en rééducation cardiaque peut :
(Heur de travail seulement)