Dr Rabie Chendoudi Cardiologue
Le cœur est un muscle et, comme tous les muscles, il a besoin d’oxygène pour pouvoir fonctionner normalement. L’oxygène lui est fourni par le sang, via les artères coronaires. Si ces artères sont atteintes d’une manière ou d’une autre (maladie coronarienne), l’apport en oxygène au muscle cardiaque n’est pas suffisant. Le premier signal d’alarme de ce manque est une douleur dans la poitrine – aussi appelée angine – lors des efforts physiques. Dans un stade ultérieur, une crise cardiaque peut se produire.
Le tabagisme reste le facteur de risque évitable le plus important (au même titre que le diabète). De plus, il renforce les autres facteurs de risque cardiovasculaires (effet cumulatif).
Au fil du temps, l’accumulation de graisse dans les vaisseaux sanguins peut les rendre très étroits. En conséquence, le cœur n’est plus assez approvisionné en sang riche en oxygène. Cela peut entraîner des douleurs ou une gêne dans la poitrine (angine).
Le risque de caillot est également plus élevé chez les fumeurs. Lorsqu’un caillot se forme dans un vaisseau sanguin déjà rétréci, il peut totalement bloquer la circulation et causer une crise cardiaque. Lorsque cela arrive au niveau du cerveau, on parle d’attaque vasculaire cérébrale (AVC).
Les artères des jambes peuvent aussi être encombrées par des dépôts graisseux. Des douleurs peuvent alors apparaître dans les jambes après quelques minutes de marche, car les muscles ne sont pas suffisamment approvisionnés en oxygène. Les personnes touchées par ce problème doivent souvent marquer des pauses lorsqu’elles marchent.
Enfin, la fumée de tabac contient du monoxyde de carbone, un gaz nocif. Il prend la place de l’oxygène dans les globules rouges, ce qui diminue leur capacité à transporter l’oxygène dans le corps.
Chez les fumeurs, l’oxygénation des cellules est donc trop faible. La présence de monoxyde de carbone dans le sang augmente fortement le risque d’affections cardiaques (cœur) et cérébrales (cerveau).
Découvrez notre infographie interactive des effets sur le corps.
Pour réduire les risques, la meilleure décision est bien entendu d’arrêter de fumer. Se contenter de réduire la consommation n’a qu’un impact minime sur les risques de maladies du cœur. On estime en effet qu’il faut une réduction de 80% de la consommation avant de voir des effets positifs sur la santé (par exemple, si vous fumez 10 cigarettes par jour, il faut réduire à maximum 2 par jour).
Il est donc préférable d’arrêter totalement, d’autant plus qu’il n’existe aucun « seuil minimal » en-dessous duquel fumer serait vraiment inoffensif.
Les effets positifs sont les suivants :
Après 1 an d’arrêt, le risque de maladies cardiovasculaires est réduit de moitié. Après 15 ans, le risque est identique à celui de quelqu’un n’ayant jamais fumé.
Les risques éventuels liés aux substituts nicotiniques sont bien faibles que les risques liés au tabagisme.
Le tabagisme passif peut lui aussi être à l’origine de maladies cardiovasculaires. L’interdiction de fumer dans le secteur horeca et dans les bâtiments publics est à ce titre une mesure très importante dans la protection de la santé des non-fumeurs, mais également des fumeurs.
Une étude de l’université d’Hasselt a montré que depuis l’introduction de cette mesure en Belgique, le nombre de décès dus à des infarctus cardiaques a significativement baissé. On estime qu’environ 1715 décès ont ainsi été évités en Flandre en quatre ans.
(Heur de travail seulement)